23 juin 2007

Écrire ce qu'on entend

Une petite réflexion sur l'écriture : écrire, c'est associer un symbole écrit à un son, ainsi, le "a" du mot amour est représenté par ce petit signe "a". Pareil pour le "l" de lune ou le "p" de papa. Pour le "ou" de ours, c'est un tout petit peu plus compliqué, puisqu'il faudra deux petits signes pour un son, pareil pour "é" de éléphant, même si les deux signes ne sont pas deux lettres mais une lettre et un accent.
Quand mon Grand pois mémorise les lettres avec son alphabet rugueux, en associant un son et un mouvement, un tracé, quand elle prend conscience de l'enchaînement de sons qu'est un mot avec le jeu "je devine", elle prépare tranquillement le moment ou elle va pouvoir, elle même, poser sur un support ces petits signes et écrire.
La maitrise de l'écriture pose plusieurs problèmes : il y a la maitrise du geste, la caligraphie; la conscience phonologique des mots : lune, c'est "l", puis "u", "n" et "e", la maitrise de l'orthographe et des différentes règles qui régissent tous ces petits signes : orthographe donc, grammaire, ponctuation, type d'écriture utilisé, "a" n'ayant absolument pas le même aspect écrit en scrip, en cursive, en imprimerie et autre bâton...
L'alphabet rugueux et bien d'autres activités préparent le geste, pourtant l'enfant est capable de reconnaitre les differents signes correspondant à l'enchainement des sons d'un mot avant d'avoir la maitrise du geste.

Il existe un matériel qui permet à l'enfant de pratiquer ce que sa maturité intellectuelle lui permet de maitriser quand sa motricité lui en refuse l'accés.
Le grand alphabet mobile.

Montessori en famille, langage, écriture spontanée

Grand Pois est depuis quelques temps capable d'écrire le prénom de son amie Joanne (en phonétique donc Joan ou Joane), alors que si elle devait attendre d'être capable de maitriser l'ensemble de gestes complexes nécessaires à la calligraphie, sans parler de l'orthographe de "Joanne", il lui faudrai attendre une ou plusieurs années. Pourtant elle peut le faire, et avec quelle jubilation!!
Permettre à ces sons, ce mot, cette autre réprésentation de son amie (le prénom, le mot en étant déjà une de représentation, permettant l'évoquation de tout ce que Joanne représente pour elle), permettre à cette représentation, donc, ces sons, de sortir du dedans d'elle même pour aller se poser sur ce tapis, vraiment, comme c'est gratifiant, euphorisant, merveilleux!

18 juin 2007

Qu'est ce qui commence par "p" et juste après on entend "a"?

En pédagogie Montessori, l'enfant apprend à écrire avant de savoir lire, et dans un tout premier temps, ce qu'il écrit, il ne sait pas le lire.
Voilà la réalité entendue lors de mon premier stage de formation (vie pratique et vie sensorielle) et qu'il m'a fallu attendre plusieurs mois pour comprendre dans les détails, lors de mon deuxième stage...
Il m'est aujourd'hui tellement naturel d'envisager les choses dans ce sens là que je tombe toujours de haut quand je réalise que la majorité des écoliers les apprennent dans l'autre sens...

Un enfant baigne depuis toujours dans un langage, il comprend bien avant de savoir parler ce que lui disent ses proches et communique en retour, même sans mots... Il y a d'ailleurs des initiatives comme celle ci qui approfondissent ces compétences des tout petits.
Les sons font sens pour lui, représentent des réalités, lui permettent de communiquer dessus. Autour de quatre ans, l'enfant est en général assez mature pour analyser ce langage.
Dans un premier temps on va lui faire prendre conscience des sons qui débutent les mots.


langage, grammaire, nature de mot, la lune verte

Qu'est qui est sur le plateau dont le nom commence par le son "b", l'enfant pourra proposer brebis, bien sur, boeuf aurait été tout aussi pertinent.
Lorsque l'enfant commence à bien se débrouiller, on lui propose des objets de la pièce : "Je pense dans ma tête à un objet dont le nom commence par le son "p" ."
Je peux penser à papier, poster, poubelle... si l'enfant se perd un peu, je l'aide, c'est quelque chose sur quoi j'aime écrire... "Du papier!"
Puis à l'extérieur, Grand pois encore aujourd'hui adore jouer au jeu "je devine".
"Maman, pense à quelque chose dont le nom commence par "z"!
Allez maman trouve dans le jardin quelque chose qui commence par "z", hein, facile! Heureusement que la petite voisine Zoé est souvent dans son jardin...
D'ailleurs, ce que ma grande aime énormement, c'est jouer avec les prénoms :
Je pense à quelqu'un dont le nom commence par le son "j" : "Joanne!"
Ce qui me donne l'occasion pour glisser progressivement vers : je pense à quelqu'un dont le nom commence par "j" et tout de suite aprés j'entends "o", "Jojo", c'est tonton Jojo!"
Nous jouons aussi beaucoup avec les rimes : Qu'est ce qui rime avec souris? Paquebot ou grain de riz?"... Je cherche une rime à "bateau", tu peux m'aider?

15 juin 2007

Suivre ou pousser?

Depuis quelques temps, je propose à mon Grand pois des activités qui vont la conduire vers l'écriture et la lecture. Même si j'essaye de suivre la proposition de planning reçue à ma formation, je n'ai pas proposé les lettres rugueuses à mon Grand pois peu après ses quatre ans parce que c'était marqué sur le dit planning.
Depuis toute petite, elle est passionnée par les livres. Dans un premier temps, celà ne l'intêressait absolument pas qu'on lui lise le livre, elle aimait le regarder avec nous, tourner les pages...
Puis elle est devenue une grande amatrice de livres, demandant sans arrêt qu'on lui lise une histoire, touchant souvent au bornes de nos patiences respectives, son père et moi.
Elle a commencé à nous demander à tout bout de champ de lui dire ce qu'il y avait écrit ici ou là... Sur une note, sur une affiche, sur un panneau...
Je me suis dit que c'était le bon moment pour lui présenter les lettres rugueuses. J'ai commencé par les fabriquer (ben oui, hein ;-) ).

Montessori en famille, vie sensorielle, langage

En les façonnant, j'ai muri cette demande muette de ma grande. Est ce moi qui la suit, ou est ce que je la pousse vers? Est ce que je vois l'envie, le besoin d'aller vers l'écrit ou est ce que je l'interprète?
Puis j'ai commencé à lui présenter les lettres, une à une, en les traçant de deux doigts, main droite puis main gauche, en donnant le son de la lettre aprés l'avoir tracé. Puis j'ai présenté les lettres trois par trois grâce à la leçon en trois temps.
Et j'ai vu, vécu que c'était le bon moment, que je ne poussait pas ma fille, mais que je ne la suivait pas non plus, je me laissais guider par elle, essayant d'anticiper ses besoins...

Montessori en famille, vie sensorielle

Cette découverte des lettres a suivi son chemin jusqu'à l'épisode que je raconte ici.
J'ai cru un moment être allée trop vite, avoir commencé trop tôt, jusqu'à ce qu'elle nomme l'endroit de ce blocage : ce moment particulier, privilégié qui la lit (je laisse le joli labsus écrit qui a pris la place de lie) à son père, le soir et dont elle ne veut pas se passer.
Je savais que l'apprentissage de l'écrit cristalise bien des choses lié à la relation aux autres de l'enfant, en voilà une bien jolie preuve...

09 juin 2007

Derniere cuillèrée de souvenir

Ce sont finalement les photos de mes étagères qui m'en disent le plus long sur ce que j'ai intégré de la pédagogie Montessori (j'ai failli écrire philosophie ;-) ).


Montessori en famille, vie pratiqueMontessori en famille, vie pratique


J'avais multiplié les activités de motricité fine, sans avoir vraiment saisit l'importance de la présentation. Je ne dis pas qu'elles soient dénuées d'intêret, il m'arrive encore d'en proposer certaines à mes filles (surtout mon Petit pois qui du haut de ses deux ans pas et demi aime le changement...) mais je les proposais alors déconnectées de toute philosophie justement, dans un vide habillé de désir de bien faire, nourrie de mes lectures et de mes recherches, certes mais vide de ce sens que j'ai saisi lors de mes stages.
Le matériel Montessori est fabuleux, scientifiquement étudié pour permettre à l'enfant de faire ses propres expériences et d'apprendre, mais sans tout le "rituel" Montessori, sans la rigueur de la présentation qui fixe la façon dont l'enfant doit utiliser le matériel, sans l'abandon, le "lâcher prise" nécessaire sur ce qu'est capable d'accomplir l'enfant, le plus merveilleux des matériels ne servira à rien. Alors mes pauvres étagères "matériel de vie motrice"...


Montessori en famille, vie pratiqueMontessori en famille, vie pratique



Montessori en famille, vie pratique

Encore une louche de souvenirs?

Là, on aborde les photos qui me font vraiment mesurer mon évolution : sur ces trois photos on voit Petit pois avec ce que j'avais mis en place comme activité "Fermer les boites".
Certaines de mes boites sont vraiment trop grandes et je n'avais pas de plateau, je trouvais ça inutile.
Pourquoi? Parce que je rangeais les petites boites dans les grandes, je trouvais ça pratique, j'evitais l'achat de plateaux et l'activité prennait moins de place dans mes étagères. Avec le recul, je manquais sévèrement de formation, les livres et internet ne suffisent pas, la pédagogie Montessori est une pédagogie active qui se transmet en la vivant.

Il est pourtant tellement important que chaque activité ait son espace transportable et que l'enfant puisse voir toutes les boites en même temps pour choisir quelle boite ouvrir en premier, pour organiser le déroulement de son activité.

Montessori en famille, vie pratique


Pas de tapis non plus, je n'avais pas saisi l'importance de ce morceau de tissu qui délimite l'espace de travail et donc l'espace de liberté de l'enfant. Cet espace, sur lequel personne ne doit marcher, pour ne pas perturber la concentration de l'enfant (entre autre) est la matérialisation du fait que le travail de l'enfant est quelque chose de personnel, d'intime avec lequel il faut éviter d'interférer.


Montessori en famille, vie pratiqueMontessori en famille, vie pratique

Petit regard sur le passé

Ici encore dans ces photos de l'été dernier, je saisis des moments forts : le plaisir, la concentration de mon Petit pois, son émotion.
J'ai maintenant appris à me faire petite quand je prends mes photos, pour ne pas déranger mes deux pois, depuis cette image, d'ailleurs, celle ou elle me regarde franchement; même s'il m'arrive encore d'être importune, de saisir au vol un regard qui devrait être ailleurs.

La dernière photo m'interpelle : maintenant quand il arrive à Petit pois de renverser quelque chose, de faire ce qu'on appelle classiquement une bêtise, quand elle manipule, elle se reprend, en général assez bruyament :
"Ha lala, ha lala" crescendo, puis elle se met à ramasser (heu ... ou pas, il y a des jours sans aussi). Mais elle a perdu cette jubilation qu'elle avait à avoir quelque chose à "réparer".
Si nous pouvions comme cette toute petite fille de 20 mois tirer parti de nos erreurs et nous féliciter de ce qu'elles nous apprennent d'important...

Montessori en famille, vie pratique


Montessori en famille, vie pratique


Montessori en famille, vie pratique

Souvenirs, souvenirs

En classant des photos, je suis tombée sur de "vieilles" photos de nos débuts en pédagogie Montessori et si ce blog a aussi pour vocation de me permettre de mesurer le chemin parcouru, je vois dans ces quelques clichés combien nous avons avancé sur le chemin de cette aventure familiale.

Je vous fais partager quelques réflexions...
Ici, même si l'activité n'est pas une activité de vie pratique "tamponnée Montessori", je trouve l'attitude de Petit pois déjà très intéressante, j'y vois la concentration, l'émergeance de cette sensiblilité à l'ordre qui donne lieu à des situations cocasses en ce moment (oui, je vous raconterai).

Nous n'avions à l'époque qu'une seule étagère pas très remplie et déjà, il était important pour elle d'aller ranger son matériel. Pourtant on voit derrière elle que le rangement de la maison, aprés le déménagement ne lui fournissait pas vraiment un exemple à absorber.

Montessori en famille, vie pratique

Montessori en famille, vie pratiqueMontessori en famille, vie pratique

Montessori en famille, vie pratique


06 juin 2007

La petite fabrique Montessori, les lettres rugueuses

Pour fabriquer les lettres rugueuses, j'ai commencé par découper un alphabet en cursive dans du papier de verre assez fin (du 0, je crois), puis je suis allée au magasin bricolage du coin et je me suis fait découper 26 plaques d'isorel de 26/19 cm, c'est vraiment raisonnable comme prix, découpe comprise.
Ensuite j'ai plastifié avec ma plastifieuse à chaud des feuilles de couleur de la manière suivante : j'ai mis l'une contre l'autre deux feuilles, puis j'ai plastifié et coupé à ras des feuilles. J'obtiens ainsi deux feuilles de couleur plastifiées d'un seul coté.

Les feuilles doivent être de couleur différente pour les voyelles et les consonnes, on gardera les mêmes couleurs pour le grand alphabet mobile : ça donne une cohérence, une continuité dans le matériel que l'enfant va manipuler.



Ce sont ces feuilles que je vais coller sur mes supports.

J'ai utilisé une colle à bois en "biberon" que l'on étale à la spatule du côté rugueux de la plaque d'isorel.
Je commence par mettre de la colle sur le support, de manière régulière.



Ensuite je passe la spatule pour en mettre partout.



Je pose ma feuille plastifiée bien dans l'angle



Je lisse ensuite bien à plat avec un tissu propre et sec, en "tirant" vers les bords et les angles.



Je fais secher bien à plat toujours, sous un tas de BD.

Mes supports secs :



Je découpe au cutter le papier en trop :



Je mesure l'endroit ou les lettres vont se placer sur le support et je trace un repère.



Fabrication de matériel, les lettres rugueuses


Je passe la même colle au pinceau sur l'envers de la lettre :

Fabrication de matériel, les lettres rugueuses


Je place la lettre sur le support et voilà !


Fabrication de matériel, les lettres rugueuses

05 juin 2007

Rouge, la suite

Non, je ne vais pas vous inonder avec des photos de mon Petit pois en rouge. L'apprentissage des couleurs se fait avec les boites de plaquettes de couleur dont j'ai déjà parlé.
La première boite contient les couleurs primaires (rouuuuuuuuuuuuuuge, bleu, jaune), la deuxième reprend ces mêmes couleurs plus les secondaires (vert, orange, violet) plus le marron, le gris, le noir, le blanc et ... le rose. Après la tour rose, je me demande quelle "lubie" a poussé Maria Montessori à rajouté le rose à ces couleurs de base (si quelqu'un connait la réponse...).


vie sensorielle, les couleurs
La dernière boite reprend ces couleurs en degradé du plus clair au plus foncé.

Reprenons l'apprentissage des couleurs, donc, en pédagogie Montessori. On présente la première boite, avec trois couleurs en deux exemplaires, on montre à l'enfant comment les apparier. L'enfant manipule un moment.

Au bout de quelques jours de manipulation, quand on voit que l'enfant commence à bien se débrouiller, on commence la leçon et trois temps.
Bon la leçon en trois temps, j'y reviendrai une autre fois, on ne va pas tout mélanger.

Là, si on est un enseignant Montessori qui fait tout bien comme il faut, ou une maman parfaite qui s'applique bien, on donne une peinture à doigts à l'enfant. Une seule couleur pendant plusieurs jours.
Ensuite, une autre pendant plusieurs jours aussi.
Puis la troisième.
Quand les trois couleurs aurant été manipulée séparément pendant plusieurs jours, alors on pourra donner deux couleurs, puis deux autres et les deux dernières.

Là, l'enfant ayant découvert les couleurs secondaires (oui, étrangement, il arrive qu'il les mélange, les couleurs primaires...) on pourra présenter la deuxième boite.
Et pendant tout ce temps on aura avancé tout doucement la leçon en trois temps.

Quand on est une maman pas parfaite, la peinture à doigts, les supports verticaux, tout ça, tout ça, ben ça vous rend un peu phobique, alors on attend les beaux jours pour faire ça en milieu protégé : dehors...



Et on stagne sur la leçon en trois temps faute d'ancrage sensoriel...
Ben oui...
Et quand en plus on a un Petit pois qui en a un peu plus que ras le bol de la première boite, on montre la deuxième, oui, avant qu'il n'ait manipulé les couleurs en peinture. On l'a dit qu'on était la maman pas parfaite...

Et là on a un Petit pois qui fait toute la deuxième boite du premier coup.
On est une maman pas parfaite mais trooooooooooop fière. Qui ne le montre pas, enfin pas trop, Montessori oblige...

Bon et avec le retour des beaux jours et la manipulation de la peinture à doigts, on se dit qu'on a un Petit pois trop fort qui va réussir à avancer un peu sur la leçon en trois temps, vu que même le rouge, un coup c'est vert, un coup c'est bleu et parfois, surtout les doigt jusqu'aux coudes dans la peinture, c'est 'ouze.

Ben non, on a du louper un truc et on reste au premier temps de la leçon...

Rouuuuuuuuuuuuuuuuuuge

Je ne résiste pas au plaisir de vous montrer mon petit pois, en plein apprentissage des couleurs.
Depuis quelques temps déjà, elle apparie les couleurs de la première boite et elle commence avec la deuxième.
En paralléle, je lui propose une activité de peinture au doigt (enfin à la main ;-) ), une seule couleur à la fois, ici le rouge. Pour qu'elle puisse explorer tout le mouvement que peut faire sa main avec la peinture, je lui donne un support vertical.


















Au début, elle y va presque frileusement, du bout des doigts...

















Assez vite, elle patauge des deux mains, avec ardeur; à ma grande surprise, elle n'a pas essayé de gouter...




























A pleines mains "enco'e 'ouze, mama' "







Petit test avec les poignets...


















Le bout du nez...






L'oeil...









Memento pour la prochaine fois...

M'arranger pour que Petit pois soit plus près du support, c'est un peu juste.


Couvrir entièrement le dit support de papier...






Et........ Ne remettre ses chaussures à Petit pois qu'une fois tous les "outils" lavés...

Liberté de mouvement et pression

L'absence de récréation dans la pédagogie Montessori m'a un temps surprise, engluée que je l'étais dans le souvenir des nuées d'enfants se déversant à grands cris dans les cours d'école, la nostalgie des courses, des jeux de billes, des confidences, des marelles et autres jeux d'élastique...








Et puis, un enfant, il faut qu'il puisse se défouler, sinon, comme dans une cocote minute, la pression monte, monte... Non?













J'ai alors pris le temps de regarder mes filles à l'ouvrage, parfois peu de temps, parfois de longs, très long moments, concentrées sur leur travail, et je ne réduit pas le champ aux seules activités Montessori. À voir mes filles vivre, s'il est une necessité que je relie à l'enfance, c'est celle du mouvement.

Lorsqu'elles manipulent du matériel Montessori, mes filles bougent, rangent un plateau, sortent un tapis, font du rangement, du ménage. VIVENT et apprennent. Point besoin d'immobilité et de rigidité pour apprendre.



Ecrire en voyageant, des lettres au tapis, s'allonger un instant pour contempler ce que l'on vient d'accomplir...


S'étirer de tout son long en passant la serpillère, s'assouplir en suspendant un torchon pour qu'il sèche, allonger ses bras pour enfiler des perles...













Soulever des blocs de bois, passer par dessus un tapis pour placer le bloc qui va là bas, tout derrière, secouer avec enthousiasme des boites à bruit...













Et aussi, ne pas être dérangé dans ce que l'on fait, avec toute cette belle concentration, cette belle énergie juste parce que c'est l'heure de la "récrée"...
Sortir s'occuper de son bout de jardin, faire prendre l'air à son tapis et travailler dehors, prendre son livret de botanique et aller le comparer aux plantes le long de la promenade...
Vivre sa vie d'enfant non pas sans contraintes mais sans fausses escuses...
On ne sort pas en récréation pour se défouler, si on bouge, s'étire, de déplace à loisir en classe. On ne monte pas en pression si on change d'activité quand on en a besoin.
On a pas besoin de sortir au point d'exploser si on peut aller dans le jardin dés qu'on a quelque chose à y faire, d'autant plus si on y a un petit bout de terre bien à soi, et même si ce n'est pas la sacro sainte heure de la récréation...