Avant de faire mes stages, j'avais entendu parler de la leçon en trois temps, c'était un peu le symbole de la pédagogie Montessori. J'avais pas mal lu sur le sujet et suivant les ouvrages, c'était d'une monstrueuse simplicité, ou tout au contraire tellement compliqué que je voyais mal comment le enfants pouvaient s'en sortir.
Ce qui est sur, c'est que je n'avais absolument pas compris à quoi elle servait. Voilà ce que j'en ai compris aujourd'hui et comment je la pratique.
La leçon en trois temps est donc, pour moi, une manière logique et progressive de faire entrer l'enfant dans le langage. Plus philosophiquement en entrant dans la communication, l'enfant entre dans la société, avec un ensemble de codes dont le plus important est le langage, la leçon en trois temps m'apparait donc aussi comme un outil de socialisation ( pour moi toujours, pas besoin d'être confronté aux autres et donc à la collectivisation pour se socialiser, ça peut avoir lieu en famille, entre la maman et l'enfant). Pardonnez cette incursion philosophique très personnelle, la leçon en trois temps donc.
Quand l'enfant, après avoir pratiqué beaucoup d'activités de vie pratique qui vont tout à la fois rythmer son existence et lui donner des clés pour sa construction personnelle, va aborder la vie sensorielle, il va être confronté au problème du langage, du vocabulaire. Il a pu traverser la vie sensorielle sans avoir besoin de nommer les choses, les objets dont il se servait. Quand il a eut besoin de nommer un objet, ou quand il a eut la curiosité de savoir comment le nommer, il n'a pas eut à mémoriser beaucoup de mots : la carafe de ses versés, l'éponge, le verre, le plateau... Le vocabulaire est limité, il fait partie de toutes manières de son quotidien, souvent il le connaissait avant même la présentation de l'activité.
En entrant dans la vie sensorielle, voilà qu'il utilise des objets nouveaux qui vont être autant d'outils pour mieux habiter son corps. Apprivoiser le toucher avec le matériel rugueux, parfaire sa vision avec le matériel des couleurs, visiter les sensations olfactives des flacons à sentir...
Autant d'outils dont l'intérêt restera limité si la connaissance n'est pas "verrouillée" par le langage.
À quoi bon apprendre à mettre en paire des plaquettes de couleur si on ne peut nommer la dite couleur d'abord pour soi, parce qu'en nommant, on différencie, on pose deux mots sur la différence, puis pour se faire comprendre, avoir un code commun avec son entourage pour pouvoir être clair pour tous lorsqu'on souhaite parler par exemple du rouge?
La leçon en trois temps va permettre à l'enfant de nommer tout ce qu'il apprend de manière purement sensorielle. D'acquérir une précision de plus en plus grande dans le langage, puisque c'est cette même leçon qui va lui permettre d'apprendre les noms du bleu et du jaune, et de différencier l'ovoïde de l'ellipsoïde, à travers tout le rituel de cette leçon dont l'aboutissement est de nommer ces deux figures qu'il saura différencier bien avant leur donner deux noms distincts.
2 commentaires:
Ouiiii ! la leçon en trois temps, c'est "bigrement" efficace, à tel point que l'enfant demande vraiment le nom de chaque chose !
Pour le clin d'oeil montessori, on pourrait dire qu'on est entré dans la grammaire...par le nom !
chaque chose a un nom, et l'enfant, lui, veut les connaître tous !
encourageons-le, toujours en le suivant, pas en le précédant !...
la plus mauvaise réponse est celle qui est apportée à une question qui n'a pas été posée !
Bizz Florence, la maman du petit à l'ellipsoïde !
;-)
La maman du Petit pois rouuuuuuuuuuuuuuuze
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