La cuisine : aménager et donner une place à l'enfant

Dans la cuisine, l'enfant aimera trouver sur une étagère basse un petit plateau ou il rangera et retrouvera quand il en aura besoin de quoi mettre sa table, son couvert, mais aussi de quoi se servir
à boire seul, même quand l'adulte n'est pas disponible.

Le plateau n'est pas destiné à transporter la vaisselle mais à délimiter un espace pour le matériel de l'enfant.

Il pourra avoir, près de évier, un petit emplacement où ranger une petite éponge coupée en deux ou en quatre (à la dimension de sa main), un petit torchon à sa mesure, une petite serpillière, et à défaut d'un ensemble de ménage à sa taille, souvent onéreux et plus destiné à faire semblant, au moins une balayette et une pelle, ceux que l'adulte utilise, si vous ne voulez pas faire doublon, mais accessibles facilement pour un petit enfant. Il existe des crochets, des boites à éponge avec un adhésif double face au dos qui peuvent se fixer sur la porte de l'évier.

Avoir de quoi réparer ses maladresses, de manière pratique, accessible, donne à l'enfant une immense liberté, à sa mesure. En effet pouvoir contrôler les débordements de ses explorations, lui permet de s'investir encore davantage dans l'exploration de son environnement, car la maladresse, les débordements se sont plus vus comme des "bêtises", des "saletés", mais bien comme des aléas, sur le chemin de l'exploration, aléas contrôlés et donc apprivoisés par l'enfant.

L'entrée, et entrée en matière

Aménager l'entrée de son enfant en suivant les petites choses simples sur lesquelles repose une partie de la pédagogie Montessori, c'est aussi s'intéresser un minimum, justement à tout ou partie des aspects théoriques de cette pédagogie.
S'il est plus complexe de vraiment s’imprégner de toute la théorie, comme on doit le faire pour guider des enfants en école, il est assez facile de comprendre quelques petites choses pour aménager l'espace et proposer des petites choses à son enfant, à la maison.
Il y a des petites choses somme toute "logiques" qui font dire à beaucoup de parents, à l'image de Mr Jourdain, qu'il faisaient du Montessori sans le savoir, Si les choses sont tout de même plus complexes que ce premier regard, il y a quand même de cela au niveau du regard posé sur l'enfant.
L'enfant est une petite personne, ni un adulte en miniature, ni un petit animal pré humain à dresser (je force le trait bien sur :-) ). Il fonctionne différemment de l'adulte et a des besoins qui par moment nous déroutent tant ils sont éloignés des nôtres, sans compter que la maturation physiologique et émotionnelle prend du temps pendant lequel l'enfant est souvent "otage" de ses émotions et ressentis. Il passe dans son développement par des périodes dites sensibles pendant lesquelles il va construire un aspect ou l'autre de sa personne et être affecté s'il se retrouve "affamé" ou détourné de ce besoin. L'aménagement de l'espace correspond à une période sensible autour de l'ordre qui, couplé au fort besoin d'autonomie du jeune enfant, "l’appellent" à ordonner son environnement, à avoir besoin d'ordre et de structure, pour retrouver les objets de sons environnement, les utiliser seul. De l'ordre extérieur, naît l'ordre intérieur.
Aménager l'espace pour qu'il puisse faire de plus en plus de chose seul, ranger lui même ses affaires et les sortir quand il en éprouve le besoin, c'est tout simplement l'aider à grandir à se construire.
Les moments de départ et d'arrivée dans la maison sont souvent des moments de stress : il faut partir, vite, là, ou vite s'affairer dans la maison. Mais ce n'est pas le propos du jeune enfant, et lui permettre de se préparer seul, à son rythme ou de retrouver tranquillement la maison, c'est aussi, pour l'adulte, éviter de plonger l'enfant dans un stress qui n'est pas le sien, même si ça impose à l'adulte de laisser un peu de temps à l'enfant pour faire seul.

Aménagement de l'espace : l'entrée

L'entrée de la maison, qui est aussi la sortie (oui j'aime toujours autant l'humour vaseux on ne se refait pas :-) ) est une pièce facile à aménager, pourtant on l'oublie souvent, car on n'y passe finalement que peu de temps, entre deux portes.
Pour autant, l'enfant y a besoin de repère, d'autonomie, de confiance.
Nous vivons aujourd'hui avec ma petite famille dans une maison en chantier, par essence difficile à aménager. Souvent je repense à notre ancienne maison, une location à petit prix, que j'avais pu aménager de manière à suivre une logique Montessori d'accessibilité et d'autonomie pour l'enfant.
Une patère à la hauteur de l'enfant, ou il puisse lui même accrocher et décrocher son vêtement, son chapeau l'été, une boite, caisse, un tiroir avec ses chaussures de saison (une ou deux paires) et ses chaussons, un petit banc ou une marche pour qu'il puisse s’asseoir pour s'habiller seul et se déshabiller, se chausser, s'il y a un miroir, un peigne, une brosse pour se recoiffer avant de sortir et puisque on en parle, un miroir à sa hauteur. Toutes ces idées simples en photo ici : http://montessorichezmoi.over-blog.com/article-de-l-importance-de-l-environnement-amenagement-de-mon-entree-40021683.html. ou encore ici : http://blog.welovecharli.fr/2013/10/15/montessori-sest-invitee-dans-notre-entree/
Je reviens parler de l'entrée dans un autre article dès que possible :-).

Montessori sans peine

J'aurai pu parodier ma copinet et appeler cet article Montessori pour les nuls, tant cela correspond à ce que je veux écrire ici, mais ce titre convient tout aussi bien et vous conduira en plus en balade chez elle :-).
Fin d'année, début de cycle, discussions à bâtons rompus, voila que les derniers jours de feu 2013 furent chargés d'émotions et de discussions intenses, ce celles qui mine de rien influent sur la route ou mènent mes pas.

Petit retour en arrière... Il y a quelques années, lorsque je décidais d'écrire ce blog, comme une trace de mon chemin dans cette pédagogie, il n'y avait pour ainsi dire rien sur la toile française, le blog de Cindy, aujourd'hui fermé, celui de Florence en France qui a fait de bien jolis petits depuis, et le mien.
Peu à peu la toile c'est peuplée et de nombreux blogs, forums, pages internet ont fleuri ci et là, et j'en suis vraiment ravie (d'autant que mon emploi du temps a bien apprécié de pouvoir s’alléger tant la relève est bien plus talentueuse que moi :-) ).
Depuis, j'ai fait mon petit chemin moi aussi, peut être que j'en dirai quelques mots à l'occasion...
Mais si je repend la plume, heu le clavier, c'est en grande partie (très grande partie) pour une amie, une de celles dont je peux dire sans mentir que c'est mon amie de 20 ans, le temps passe...

Montessori reste une pédagogie chère, souvent inaccessible, parfois hermétique, souvent élitiste. C'est un constat difficile contre lequel je me bats (pas tout seule hein :-) ) depuis des années, et je pense que c'est dans ce chemin là que mes pas risquent fort de traîner encore longtemps.

Du coup pour l'offrir quand même à leurs enfants, beaucoup de mamans aménagent de petites activités, créent des espaces, une ambiance pour leurs enfants, et je trouve tous ces élans formidables. Pourtant, souvent, par enthousiasme, par méconnaissance, parce qu'elles n'ont pas envie de faire du "tout Montessori", on s'éloigne de cette pédagogie et c'est difficile de retrouver l'axe de Marie Montessori dans toutes ces idées.

Ma formation m'a appris avec beaucoup d’exactitude des choses pour moi essentielles : la rigueur et le soin d'une présentation, une certaine exigeante par rapport à la manière dont l'adulte prépare et aménage l'espace,  l'importance d'une pédagogie globale qui suit l'enfant dans son entier l'accompagne sur le long terme, la merveilleuse simplicité du matériel...

A la croisée de ces deux aspects : d'un coté cette rigueur que je veux conserver dans ma pratique de tous les jours, et de l'autre cette inaccessibilité, cet élitisme de fait de cette pédagogie : peu de lieux Montessori, souvent très chers car absolument pas aidés par les collectivités, formation élitiste et financièrement inaccessible à la plupart, malgré le formidable travail de quelques associations qui proposent des formations de qualité et à prix plus accessibles, je cherche depuis longtemps ma voie et si j'ai trouvé des réponses dans ma vie, j'aimerai ré-ouvrir ce lieu pour proposer des petites astuces facile et pas chères, en gardant cette rigueur qui m'est importante. Je ne sais pas ou mèneront mes pas, mais je sais par ou je vais commencer, la conversation avec mon amie m'a naturellement inspirée : l'aménagement de l'espace pour les petits loups, à la maison, sans grands frais, pour permettre à l'enfant deux choses fondatrices : être le plus autonome possible ( aide moi à faire par moi même pour ceux à qui ça dirait quelque chose :-) ), et participer le plus possible à la vie de la maison (l'enfant dans les pas de l'adulte).

Contrôle

Jeudi dernier, nous avons eu notre troisième contrôle d'instruction en famille, le premier pour Petit pois... J'ai beaucoup lu de retours négatif sur différents blogs et comme le notre est depuis deux ans très positif et agréable, je voudrai en toucher deux mots ici. Déjà, nous sommes contrôlés par un conseiller pédagogique qui a enseigné avant de faire ce travail, j'ai trouvé le changement drastique par rapport à ce que j'ai vécu avec un inspecteur la première année de contrôle avec mon Grand pois. Malgré un déménagement et un changement d'académie (donc d'interlocuteur), notre contrôle (comme celui de l'an passé) a été agréable, respectueux, détendu et même drôle par moment. Cette année, après les bonjours et les présentations d'usage, la première question que le conseiller a posé à ma plus jeune (par qui le contrôle a débuté) : "je vois que tu as préparé plein de chose avec ta maman, qu'est ce que tu as envie de me montrer?" Et bien la gaminette lui a montré ce qu'elle fait en grammaire (symbolisation des phrases et fonctions avec les flèches), la division avec le matériel, ses cartes flash d'anglais et bla bli et bla bla de lui expliquer par le menu nos ateliers à Albi avec des copains non scolarisés comme elle, et la danse et le piano... La grande lui a raconté l'histoire d'un livre qu'elle venait de lire et une expérience qui l'a bien marquée : comment faire geler du jus de pomme en le plongeant dans de la glace salée. Ensuite nous avons bavardé pédagogie entre adultes et je lui ai sorti une paire de matériels pour les lui montrer.

Comme souvent, ces histoires de contrôle, et les abus qu'on peut rencontrer, sont des questions de personnes, pour ma part, j'espère que cette personne nous contrôlera encore longtemps tant la rencontre était riche et agréable.

Gobbi n'est pas qu'un désert

Je sais, le désert, lui n'a qu'un B...

Alors, c'est quoi donc, ce Gobbi? Et bien encore un mobile, la même fée qui m'a confectionnée celui de Murani travaille en ce moment sur celui de Gobbi. Avec le mobile de Gobbi, l'enfant va pouvoir appréhender la couleur, mais pas n'importe comment.... Sur une barre (ou un cintre pour certaines bidouilleuses), sont suspendus 5 sphères recouvertes de fil brillant, d'une seule couleur, mais dégradée du plus clair au plus foncé, chaque fil supportant une sphère est un peu plus long que le précédent... L'enfant va ainsi contempler tout tranquillement la même couleur, qui ne sera pourtant jamais tout à fait la même et s'exercer à la vision en profondeur, chaque sphère ondoyant à une hauteur différente. Ces différences subtiles exercent sur le nourrisson une attraction qui les enchantent de long moments.

(Photo trouvée ici)

Alors quand les fées vous boudent, on le fait comment, ce mobile?

La première solution, la plus simple consiste à se grouper pour acheter des boules de noël de ce genre http://www.mtdeco.com/boules-de-noel-standards,fr,4,25253654.cfm, de 4 à 5 cm de diamètre, une boite de chacune des 5 couleurs dégradées d'une même nuance et à les monter sur un fil de nylon noué sur une baguette, ou pour un mobile express, sur un cintre. On peut aussi recouvrir d'un fil de coton perlé (type DMC, mais il y a d'autres marque moins chères sur les marchés) de 5 nuances dégradées de la même couleur, une boule de polystyrène (4 à 5 cm de diamètre) ou encore plus simple d'un balle de ping-pong. Il faut alors pour la recouvrir facilement, la percer de part en part, avec une aiguille, bien dans l'axe et passer, avec une longue aiguille, le fil par le trou en recouvrant la balle jusqu'à ce que la couleur masque entièrement le blanc d'origine, on garde alors un morceau du fil pour l'accrocher à une baguette. Les plus pressées ou les plus économes, proposent de peindre les boules, je trouve qu'on perd en nuances et en brillance.

Pour un mobile parfaitement fini comme sur la photo, on peut recouvrir la baguette qui le soutient avec l'un des fils, ou la peindre dans une nuance correspondante.

Ce qui est passionnant avec ce mobile tout simple, c'est que l'enfant va s'y intéresser longtemps : au départ, ce sera pour la contemplation, le babillage et souvent le pédalage qui l'accompagnent. Puis l'enfant va commencer à pouvoir lui même faire bouger les sphères colorées, on pourra alors rapprocher le mobile pour que ses explorations puissent avoir une action sur sa danse, comme dans cette vidéo (peut être un tout petit peu moins près que sur cette vidéo pour éviter que le mobile ne soit arraché). Le mobile de Murani, de part son équilibrage délicat et la fragilité de ses éléments, n'est pas adapté à cette utilisation.

P'tit oignon sauce Murani

Quand notre p'tit oignon est né, je me suis penchée sur la pédagogie du nido, à savoir Montessori pour les plus petits. Il n'est pas toujours facile de trouver des informations en français sur les moins de 3 ans, je vous donnerai mes sources au fur et à mesure.

Le premier matériel que l'on va proposer aux tout petits, ce sont des mobiles. Tranquillement accrochés au dessus du nourrisson, le moindre souffle, le moindre courant d'air va les faire gentillement danser devant les yeux de l'enfant. Nul besoin d’agiter fébrilement le mobile ou de souffler dessus version tempête. Pour nos bébés, tout va toujours trop vite et même l'imperceptible mouvement du mobile va longtemps le fasciner.

Le premier mobile que l'on propose à un bébé peut être celui de Murani. C'est en tout cas notre choix, chez les P'tit pois... Léger , il oscille à la moindre sollicitation, la boule de verre fascine par sa transparence et ses reflets et les forts contrastes blanc et noir captivent mon tout petit au point qu'il peut rester à admirer son mobile jusqu'à plus d'une demi heure. Maintenant qu'il est plus grand, il vocalise avec enthousiasme en pédalant, tandis que la boule de verre et les formes géométriques tournent gracieusement sous ses yeux. Je découvre une nouvelle manière de materner, moi qui ai tant porté mes deux Pois : donner à un enfant si petit la possibilité de contempler un petit bout de monde mis à sa portée, léger, lent, très contrasté, avec un je ne sais quoi de poétique. Attention, je ne dis pas que ça remplace le portage, ça viendrait plutôt en plus, à d'autres moments, entre tétées et câlins.

(photo trouvée ici )

Si vous n'avez pas, comme nous, la chance d'avoir une gentille fée dans votre entourage, et que vous souhaitez fabriquer ce mobile pour votre enfant ou celui d'un proche, "L'atelier Montessori" (qui propose de quoi fabriquer votre matériel et du matériel tout fait de grande qualité), fait un petit tour de la question ici :

http://www.atelier-montessori.com/blog/le-mobile-de-munari/2010/06/

et vous invite (comme moi) à faire un tour chez Liv et Emy

Mitonnons, mitonnons

Une belle occasion pour dépoussiérer ce blog : l'arrivée très attendue dans notre famille d'un joli P'tit oignon, le 31 octobre 2011. Mes deux Pois et mon jardinier sont bien entendus ravis, et moi, je révise ce que je sais du NIDO, pour accueillir notre micro montessorien. La tache est ardue puisque nous vivons dans notre toute nouvelle très vieille maison et qu'il grandit entre placo, perfo, marteau et poussière ;-)

Forum disparu

Un petit lien pour celles et ceux qui cherchent le forum Montessori, disparu dans les méandres du net :
Il est maintenant ici

Le système décimal

Petit Pois se passionne pour les chiffres depuis quelques temps : le système décimal est une évidence avec ce matériel !
Cet apprentissage commence quand l'enfant maîtrise déjà le premier travail sur les chiffres : compter jusqu'à 10


Rien plus simple que de manipuler les 10 perles qui font une barrette de 10, les 10 barrettes qui font une plaque de 100, les 10 plaques qui font un cube de 1000, et à partir de là, le reste de la numération va aller "remplir", "habiller" les intervalles de 10 à 20 (11, 12...) de 20 à 100 (30, 40 ...) de 100 à 1000 (200, 300...). Petit Pois vous montrera très vite tout ce travail...